Barrrchélona

Publié le par Laurent M.

Barrrchélona,

Bon en gros, c’est comme ça qu’il vous faut prononcer le nom de la capitale catalane pour ne pas (trop) vexer un autochtone (très susceptibles ces bêtes-là !).

Le catalan, … tout un roman. Pour l’instant nos connaissances restent assez limitées en la matière : « Adeu » (Adios), « Dibbuit » (18), « de dilluns a divendres » (de lunes a viernes), « vaig al port » (voy al puerto), « vaig a dormir » (voy a dormir o voy a soñar con los angelitos) mais on espère bien acquérir du vocabulaire un peu plus utile d’ici peu… par exemple, via les « Cursos Basics Gratüits » que la mairie de Barcelone (« el Ajuntament de Barcelona ») et le « Conseil Régional » de Catalogne (« la Generalitat de Catalunya ») subventionnent. La publicité de ce programme d’enseignement du catalan est d’ailleurs assez ironique : une affiche de 2x5 mètres dans le métro où l’on peut lire « Barcelona t’ensenya catalá » (le verbe étant décliné dans une dizaine de langues comme le français, le russe, l’arabe, et bien sûr l’anglais et le castillan) … Barcelona nous enseigne le catalan ? Blague ! Barcelone nous impose le catalan ! Tous les panneaux de circulation sont en catalan, les menus sont en catalan, les formulaires administratifs sont en catalan… les formulaires administratifs…

Vous connaissez le NIE ? Non ? Ben nous non plus on ne connaissait pas avant de venir mais depuis qu’on est là, on sait qu’en gros, ça veut dire « Numéro Indispensable pour un Etranger ». Si vous venez vivre sur Barcelone, même temporairement, vous en aurez besoin pour louer un appartement, ouvrir un compte en banque, adhérer au Vélib’ local (« Bicing »), bref les choses indispensables. Ce numéro d’identification des étrangers est en réalité un numéro incroyablement emmerdant à obtenir ! Pour faire partie des happy few qui le possèdent il vous faut : une matinée de libre (un jour de semaine bien sûr), une photocopie de votre carte d’identité, un stylo, un dictionnaire français-castillan (oui, certains champs du formulaire sont traduits en castillan !), une carte de Barcelone, une boussole, environ 7 euros et de la patience. Vous vous rendez le plus tôt possible, un matin, de préférence de bonne humeur parce que sinon vous allez péter un câble, au numéro 2 … ou au numéro 4 (et oui c’est pas toujours pareil, c’est un peu random !) d’une rue pas loin du métro « Barceloneta » (pour ceux qui ne suivent pas le fil de l’article je vous informe que la prononciation catalane ça donne à peu près : Barrrchélounéta, les autres, ne restez pas sur vos acquis et faites pas les malins ! Bordel ! … de bonne humeur j’avais dit…). Là vous faites la queue à l’extérieur, à l’intérieur (après avoir récupérer un numéro de file d’attente), en bas, en haut avant de finalement entendre un aimable fonctionnaire local crier votre numéro puis entrer sur son ordinateur les quelques renseignements que vous aviez préalablement inscrits sur la feuille de papier que l’on vous a remis à l’entrée. Celui-ci vous remet ensuite (en échange de la photocopie de votre pièce d’identité) votre attestation avec votre NIE !

Ne criez pas victoire trop tôt, touristes ! Ce papier ne vaut rien, il n’est pas tamponné par les milieux autorisés ! Muni de votre précieux document, vous vous rendez ensuite dans la banque de votre choix, n’importe laquelle mais si possible près du bâtiment duquel vous venez de sortir et dont vous connaissez tous les couloirs par cœur. Vous faites la queue puis, une fois au guichet vous vous acquittez d’une petite taxe de bienvenue, environ 7 euros je vous l’avais dit (j’espère que vous ne les aviez pas dépensés avant en « cerveza » !) et là la charmante hôtesse d’accueil, ou l’étalon latino (tout est dans l’étalon* …), tout dépend, vous tamponne votre papier d’un geste ferme mais précis qu’il faut interpréter comme un « Bienvenue chez nous, t’as pas intérêt à nous faire chier ». Bon là déjà on est en confiance, le document est signé et en plus t’as payé un truc donc tu te dis légitimement que tu peux rentrer chez toi tranquille, tu as « acheté » ton NIE.

Ben non ! Touriste ! Tu dois ensuite aller voir la « Guardia Civil », et là tu te retapes une queue pendant 10 bonnes minutes avant de finalement venir… échouer sur le comptoir des poulets locaux en les suppliant de t’achever avec leur putain de tampon. Ils font les vérifications inutiles pour lesquelles ils sont payés une misère et ils te relâchent de cette garde à vue qui ne dit pas son nom, non sans s’être foutu de ta gueule pendant 5 minutes en regardant la photo de ta carte d’identité sur laquelle tu n’es déjà pas trop à ton avantage en vrai mais qui, photocopiée, fait que ta face ne ressemble globalement à rien.

Enjoy ! BCN vient de t’adopter officiellement.


* Attention, cette expression cache au moins 3 messages subliminaux

 

Publié dans Études à l'étranger

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G
BONJOUR C4EST GRAICHI SOFIANE JE VEUS CONTINUIES MAIS ETUD EN ESPAGN
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G
Non "Glandos" c'est un mot de mon prof de math de spé, alors que branlos est un mot à moi, j'y tiens...Non mais oh(commentaire posté en direct live du wrapper du site des élèves, mais oui !!)
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C
glandos, branlos, meme combat !
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G
Je dis "glandos" moi ?"branlos" ouais mais là...bref.
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P
Un truc que je comprends pas dans le message d'Hélène, en direct du site: elle est à côté du principal intéressé ? À savoir Jonathan ? À 16h21, à savoir l'heure ô combien érotique du goûter ?Je trouve ça pour le moins fracassant comme coming out !Sinon Anne-Sophie, avec l'ouverture prochaine du site des élèves qui contient un forum, statmosphere n'a pas trop d'avenir propre. Il devrait devenir une partie du site des élèves. Et puis se recentrer sur les témoignages de stages / études.Les blagounettes si on pouvait les centrer sur le forum des élèves, ça permettrait à plus de monde de participer, et puis un forum c'est plus adapté pour ça (envoi de messages privés, meilleures fonctions de recherche, etc).
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